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Mai 2024

Roger Corman le dernier roi d'Hollywood 1926-2024

On a souvent dit que Roger Corman était le roi de la série B, ce n'est pas tout a fait vrai. En tant que réallisateur, on lui doit plus d'une cinquantaine de film (notamment sur l'oeuvre d'Edgar Allan Poe) et en tant que producteur, plus de cinq cents. Il a lancé bon nombre de réalisateurs culte comme Martin Scorsese, Ron Howard, Francis Ford Coppola, Joe Dante, Peter Bogdanovich Jonathan Demme, James Cameron, Brian de palma et bien d'autres. il lança bon nombre d'acteurs dont Jack Nicholson et Robert de Niro. Il diffusa par ailleurs aux États-Unis des films de réalisateurs étrangers comme Truffaut, Fellini et Bergman.

Cantonner Roger Corman comme un réalisateur minime, c'est oublier le but premier du cinéma, le divertissement. « Ses films étaient révolutionnaires et iconoclastes, et capturaient l’esprit d’une époque. Lorsqu’on lui demandait comment il aimerait qu’on se souvienne de lui, il répondait : “J’étais un cinéaste, rien que ça” », a déclaré la famille dans un communiqué transmis à Variety. .

De ses premières œuvres dans les années 1950, qui comprenaient des westerns, tels que « Cinq Fusils à l’Ouest » et « La Loi des armes », à des films d’horreur et de science-fiction, tels que Instinct de survie et « The Undead », en passant par des films pour adolescents tels que « Carnival Rock » et « Rock All Night ». Son film « Mitraillette Kelly », sorti en 1958, marque un tournant dans sa reconnaissance par la critique. Il enchaîne avec Gangster n°1, puis avec le film culte « La Petite Boutique des horreurs » en 1960. Corman était une école de cinéma pour les plus grands réalisateurs d’Hollywood, leur donnant une formation pratique sur l’art de la réalisation : le preneur de son du drame sportif « Duel sur le circuit », produit par Corman en 1963, réalisera ensuite le film d’horreur « Dementia 13 », produit par Corman, la même année. Dix ans plus tard, ce même cinéaste, Francis Ford Coppola, remportera le prix du meilleur film pour son film « Le Parrain ». (Corman jouera plus tard le rôle d’un sénateur dans Le Parrain, deuxième partie).

Avec « Le baron rouge » (1971), Roger Corman raccroche les gants en tant que réalisateur et choisit de se consacrer quelques temps à la production pour sa propre compagnie New World Pictures. Initialement, Corman pensait s’octroyer une pause d’un an ou deux, mais il ne revient à la réalisation qu’en 1990 avec « La résurrection de Frankenstein » qui sera son baroud d’honneur. Comme la réalisation ne l’accapare plus, la production devient son activité principale. Il produira entre autre « Bertha Boxcar » (Scorsese, 1972), « Cinq femmes à abattre » (Demme, 1974), « La course à la mort de l’an 2000 » (Bartel, 1975), « Lâchez les bolides » (Howard, 1977), « Ilsa, la tigresse du goulag » (LaFleur, 1977), « Piranhas » (Dante, 1978).

A partir du milieu des années 90, Corman produit beaucoup de films pour la vidéo ou la télévision. Dans les années 2010, il succombe aussi à la vague des « Sharktopus » (O’Brien, 2010) et consorts, alimentant donc toujours les spectateurs en séries B, voire Z. Bien qu’approchant les 100 ans, Roger Corman continua d’être actif. Il est également l’auteur d’une excellente autobiographie « Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime » (1990).

En 2009, après un demi-siècle de mise à l’écart des honneurs de l’industrie, l’héritage de Corman a finalement été reconnu par un Oscar honorifique pour l’ensemble de sa carrière.

Ron Howard a écrit sur les réseaux sociaux : « RIP Roger Corman. Un grand cinéaste et un mentor. À 23 ans, il m’a donné ma première chance de réaliser un film. Il a lancé de nombreuses carrières et a discrètement mené notre industrie sur des voies importantes. Il est resté vif, intéressé et actif même à 98 ans. Je suis reconnaissant de l’avoir connu. ». « Il était ma source de vie », a déclaré un Nicholson ému dans le documentaire « Corman’s World ».

C'est tout un pan du cinéma qui s'éteint.

Jack Nicholson parle de Roger Corman : C'est ici

Le livre de Roger Corman "Comment j'ai fait 100 films sans jamais perdre un centime" : Par là

Olivier Mai 2024

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